Savez-vous bien trousser une poule ?

FESTINS ET RIPAILLES

« Festins & Ripailles » est un de ces livres « opérette » qui, aux trois coups frappés, n’accepte d’ouvrir sa couverture qu’aux vrais amateurs de bonne chère et de belle écriture. L’on n’y entre que si, comme lui, l’on porte un masque XVIIIème ! Ce n’est qu’ainsi travestis que ceux qui savent vivre verront la magie opérer : ils pourront alors être conviés aux meilleurs tables, et savourer ce siècle aussi lumineux que gourmet… 

Voilà tout le pari de « Festins & Ripailles » : régaler ses lecteurs de bons mots, d’anecdotes croustillantes, de définitions oubliées et de pensées gourmandes. Un voyage gourmet dans le temps, servi par une reliure toute douce, joliment imitée, et des textes et gravures imprimés sur différents types de papiers.

Au fil des pages, l’on apprendra à choisir une bonne auberge, à différencier la soupe d’un potage, à servir une tête de veau, et à savourer un café, mais aussi à délacer un corset pour récupérer une huître malencontreusement égarée, et même (Honni soit qui mal y pense !)… à trousser une poule ! Tout cela sous les plumes de Casanova, de la Princesse Palatine, de Brillat-Savarin, et de Marivaux… Rien de mieux pour se laisser chatouiller les sens et aiguiser son appétit !
coeur Le choix des textes, tantôt sérieux, tantôt galants, délicieusement orchestrés. Avec « Festins & Ripailles », la littérature culinaire se savoure comme un plateau de fromages, avec juste le meilleur du meilleur !

 

Extrait :  » On voyait ces dames se servir négligemment de leurs fourchettes, à peine avaient-elles la force d’ouvrir la bouche ; elles jetaient des regards indifférents sur ce bon vivre : « Je n’ai point de goût aujourd’hui. – Ni moi non plus. – Je trouve tout fade. – Et moi tout trop salé. » (…) Mais je vis à la fin de quoi j’avais été dupe. C’était de ces airs de dégoût, que marquaient nos maîtresses et qui m’avaient caché la sourde activité de leurs dents (…). Comme il n’était pas décent que des dévotes fussent gourmandes (…) c’était par le moyen de ces apparences de dédain pour les viandes, c’était par l’indolence avec laquelle elles y touchaient, qu’elles se persuadaient être sobres en se conservant le plaisir de ne pas l’être » – Marivaux