Faut-il se méfier de La Cuisinière ?

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Surtout, ne vous fiez pas à son titre : « La Cuisinière », de Mary Beth Keane, a de quoi faire tache dans une bibliothèque culinaire. Basé sur un fait divers qui a défrayé la chronique aux Etats-Unis au début du XXème siècle, ce roman associe la cuisine à la maladie et à la mort…

En voilà une lecture culinaire peu ordinaire ! A tel point que je me suis longtemps interrogée sur sa pertinence à figurer sur ce blog. « La Cuisinière », qui raconte l’histoire de Mary Mallon, dite « Mary Typhoïde », ne devrait-il pas plutôt être classé dans la catégorie « Romans historiques » ou « Faits-divers médicaux » ?

Mais, cette femme, identifiée comme première porteuse saine de la fièvre typhoïde aux Etats-Unis en 1907, est ici dépeinte comme une cuisinière hors-pair, passionnée par son art, qui régala des familles entières et fit la fierté de nombre de maîtresses de maison… Certes, les descriptions de ses plats sont relativement peu nombreuses. Elles n’en sont pas moins révélatrices du talent de Mary, et du plaisir qu’elle prend à cuisiner. Pour cette raison, ce livre mérite à mes yeux son titre de roman culinaire ! Je peux donc vous le présenter ici sans rougir. 

Une cuisine criminelle

Tout comme Mary Mallon, le lecteur gourmand attendra avec impatience ces instants culinaires, et les savourera avec d’autant plus d’intensité qu’ils sont rares. Dans le même temps, le doute ne le quittera pas : et si tous ces gâteaux, ces soupes, ces ragoûts aux délicats fumets étaient infectés ? Et l’on voit Mary lécher une cuillère et tremper un doigt dans une sauce. « N’avez-vous pas remarqué que la maladie et la mort vous suivent partout où vous allez », lui demandera le Dr Soper, en charge de l’enquête, quelques temps avant son arrestation. Mary n’y croit pas ; mais déjà, notre gourmandise a laissé place à la méfiance, et au dégoût…

Une justice à deux vitesses

Un dégoût  qu’il convient de dépasser, pour apprécier les vraies saveurs de ce roman culinaire. Vous commencez à me connaître : dans les lectures que je partage ici, des plus légères aux plus complexes, la nourriture est souvent prétexte à aborder des thèmes forts. Et, avec « La Cuisinière », nous sommes servis !

D’abord, l’on s’interroge sur la justice américaine du début du XXème siècle, et le principe de précaution observé à l’époque. Dans la mesure où Mary ne se savait pas malade, était-elle une criminelle, et devait-elle être traitée comme telle ? Fallait-il l’isoler sur une île au large de Manhattan, quand d’autres porteurs sains identifiés pendant sa quarantaine ont pu, eux, poursuivre une vie normale ?

La femme la plus dangereuse d’Amérique

Mais, plus encore, l’on est intrigué par la personnalité de Mary Mallon. L’auteur la décortique avec soin, et force flashs back (un peu trop à mon goût, d’ailleurs…). Son enfance en Irlande assombrie par la mort de ses neveux, sa traversée de l’Atlantique pendant laquelle elle voit mourir et jeter à la mer nombre de passagers, sa découverte du New York sale et miséreux, et sa détermination à s’en sortir en gagnant sa vie sans dépendre de personne.

Au bilan, celle que l’on surnommait « la femme la plus dangereuse d’Amérique », aurait contaminé sans en avoir eu l’intention 51 personnes ; trois d’entre-elles sont mortes de la fièvre typhoïde. D’aucun diront qu’elle a agi par esprit criminel lorsqu’après sa libération en 1910, elle a continué d’exercer en toute illégalité sa profession de cuisinière. Je me plais cependant à préférer la thèse de Mary Beth Keane : sous sa plume, Mary Mallon apparaît comme une femme déterminée à exercer la profession qui lui permet de se réaliser et d’être libre. En définitive, elle qui aura passé près de la moitié de sa vie en quarantaine, semble avoir vécu l’esprit plus libre que nombre de femmes de son époque… et de la nôtre. 

Extrait : « L’intrusion de Soper dans la cuisine des Bowen était un premier avertissement, mais il était codé et Mary n’avait pas su le déchiffrer. Lorsqu’elle fut certaine que le docteur était parti pour de bon et que les canards étaient rôtis et découpés, elle décida qu’il s’agissait d’un malentendu et s’en voulut de ne pas lui en avoir dit plus. Pourquoi ne pas avoir mentionné qu’elle n’avait jamais eu de fièvre et que c’était elle qui avait soigné les Warren, et ce, avec succès ? Pourquoi ne pas lui avoir conseillé de vérifier ses affirmations ? Le médecin d’Oyster Bay n’avait-il pas conclu que c’était des crabes à carapace molle qui leur avaient transmis la fièvre ? »

Plus d’infos sur l’auteur, Mary Beth Keane

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Les 6 bienfaits de « La saveur de l’amitié »

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Vous avez passé une mauvaise journée ? Vous n’avez qu’une envie : rentrer dans votre bulle et grignoter quelque chose de sucré ? Alors, plongez tout de suite dans « La saveur de l’amitié » de Darien Gee ! Ce roman aussi réconfortant qu’un gros cube de guimauve vous redonnera le sourire ! Sept bonnes raisons de le dévorer sans modération.

1) En finir avec le complexe « Cucul la Praline » 

On dit que vous êtes naïf.ve, fleur bleue, cucul…? Quelle chance ! Vous faites partie des personnes qui se laisseront totalement aller à la lecture de ce livre, et y prendront vraiment du plaisir. Au début (On vous connaît !), vous n’assumerez pas : vous dissimulerez la couverture sous du papier kraft, pour que personne ne voit que vous êtes retombé.e dans vos travers en lisant un livre intitulé « La saveur de l’amitié ». Et puis, très vite, tout cela n’aura plus d’importance : ce roman léger et plein de bons sentiments vous fera vous sentir bien, tout simplement. Si bien, que vous n’éprouverez plus que la pitié (ou au mieux, de l’indifférence) pour ceux que les histoires toutes simples n’émeuvent plus.

2) Retrouver confiance en l’autre 

Et si un inconnu vous faisait un cadeau : l’accepteriez-vous ? Dans le contexte actuel, où tout le monde se méfie de tout le monde, la chaîne de l’amitié qui a inspiré Darien Gee paraît insensée. Et pourtant, elle existe bel et bien, sous le nom de « Pain de l’Amitié Amish » (même si l’origine amish reste incertaine). Le principe est tellement sympa que, même moi qui ne suis pas du genre à adhérer aux chaînes, je ferais bien une exception pour celle-là : il suffit de fabriquer (ou d’élever) du levain, de le partager en trois au bout de 10 jours, de fabriquer un gâteau avec l’un des pâtons et d’offrir les deux autres à un ami ou à un voisin qui fera de même à son tour.  D’après nos renseignements, la recette serait d’origine alsacienne et fédère aujourd’hui des milliers de gourmands à travers le monde. Alors, pourquoi pas vous ?

3) Renouer avec l’optimisme

Stop aux discours nombrilistes et pleurnichards ! Et si l’on cultivait la philosophie inverse ? Et si l’on se disait que, même dans les pires situations, il y a toujours une solution ? C’est ce que nous offre « La saveur de l’amitié » : une bonne dose d’optimisme ! Garder confiance, et un esprit constructif, ça ne fait pas oublier les problèmes, mais… ça aide souvent à les résoudre !

4) Ne plus subir

L’air de rien, Darien Gee aborde des problématiques dures et complexes : le deuil, les pressions familiales, la difficulté de trouver ou de créer son emploi à 20 comme à 50 ans, l’angoisse de devoir choisir entre une carrière et un bébé… Curieusement, à la dernière page, ce ne sont pas les peines ni même les joies des personnages que l’on retient, mais leur détermination à ne plus subir les pressions qu’ils se sont eux-mêmes créées. Une invitation à se révéler à soi-même et aux autres…

5) Prendre enfin son temps 

« La saveur de l’amitié » est une éloge à la lenteur. D’abord parce que son ingrédient de base – la recette du levain – inclut la patience : il faut malaxer le sac qui contient le levain une dizaine de jours avant de penser pouvoir cuisiner un pain. Ensuite, parce que les amitiés dont il est question tout au long roman prennent du temps à se construire et à gagner en force. « La saveur de l’amitié » nous invite ainsi à prendre du recul sur ce qui est vraiment important, à ralentir notre rythme pour mieux voir, mieux sentir et mieux ressentir.

6) Retrouver l’envie de cuisiner

Adeptes des salades de riz et des tomates-mozza : vous allez avoir envie de vous remettre aux fourneaux ! J’entends par là – vous l’aurez compris ! – prendre vraiment le temps de cuisiner. A commencer par votre pain au levain ! Ça tombe bien, l’auteur a pensé à inclure ses meilleures recettes à la fin de son livre : celle du levain, bien sûr, et quantité de variantes du pain de l’amitié. De quoi avoir envie d’aller encore plus loin  et préparer de bons petits plats mijotés… A saucer !

Résumé : Julia trouve un matin, sur le pas de sa porte, un sachet de levain et un bon morceau de gâteau. Pour faire plaisir à sa fille, elle accepte de suivre les instructions fournies : elle élève le levain, le partage en trois, et confectionne un délicieux pain à la banane avec l’une des boules de levain. Pour elle, qui peine à aller vers les autres depuis la mort de son fils aîné, faire cadeau des deux autres parts sera le premier maillon de sa guérison. D’autres trouveront dans ce processus la chaleur humaine nécessaire pour surmonter un chagrin d’amour, ou réussir un projet d’entreprise…

Extrait : Gracie a dans les mains une assiette en porcelaine ornée de roses et de pensées, sur laquelle sont joliment disposées quelques tranches d’une sorte de cake à la banane, recouvertes d’un film plastique. Le tout était posé sur le perron de la maison, quand elles sont arrivées, l’assiette, le sac, et la recette du « pain de l’amitié amish », sans autre explication que ces quelques mots griffonnés d’une écriture tremblante sur un Post-It jaune… »

Vous souhaitez vous y mettre tout de suite ? Découvrez comment fabriquer du levain et la recette de base du pain de l’amitié, telle que Darien Gee l’a reçue au printemps 2009 !

Retrouvez d’autres idées recettes à la fin du roman « La saveur de l’amitié » !

Plus d’infos : consultez le site web de Darien Gee

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5 bonnes raisons de dévorer « La Quiche Fatale »

 

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En voilà un polar qui ne manque pas de sel ! En dépit de quelques longueurs, « La Quiche Fatale » de M.C. Beaton se lit avec gourmandise. Cinq raisons de mordre à pleines dents dans ce roman culinaire so british.

1. Agatha Raisin, absolutly fabulous

Presque aussi imbue de sa personne qu’Hercule Poirot, et pas flegmatique pour deux pennies, Agatha Raisin est connue dans tout Londres pour être une redoutable business woman, et… une véritable quiche en cuisine ! Quand elle décide d’interrompre sa carrière pour couler une retraite heureuse dans un village au fin fond de la campagne anglaise, il ne lui faut pas plus de quelques jours pour se mettre à dos tous ses voisins. Pourtant, elle fait des efforts : elle est même allée jusqu’à participer au concours de la meilleure quiche. Si seulement le juge du concours n’était pas mort après avoir avalé une part de sa tarte aux épinards…

2. Vous avez dit « Une quiche, pour arme du crime » ?!

Quoi de plus ridicule qu’une quiche pour arme du crime ? Mais, après tout, pourquoi pas : on ne se méfie jamais assez des quiches (quoi qu’aux épinards ?… Non, je plaisante !) Tout le village prend Agatha en grippe, jusqu’à ce qu’elle avoue son crime : avoir acheté sa tarte chez un traiteur, pour épater la galerie…

3. Des personnages hauts en couleurs… et tous suspects !

A l’instar des romans d’Agatha Christie, tous les personnages dépeints par M. C. Beaton ont un mobile. Le jeu consiste à trouver le meurtrier avant Agatha Raisin. Y parviendrez-vous ?

4. La douceur d’un village anglais, avec son pub, ses actions caritatives, et ses concours pour tout et n’importe quoi

Si vous n’êtes doué(e) ni en confitures, ni en compositions florales, ni en pâtisseries, vous comprendrez la détresse d’Agatha Raisin : difficile de se faire accepter dans un village où tout le monde se connaît. Mais Agatha a plus d’un tour dans son sac… Et surtout une bonne descente, bien appréciée des piliers de comptoirs du Red Lion, le seul pub du coin.

5. Cette Quiche Fatale devrait être remboursée par la Sécurité Sociale !

On la termine le sourire aux lèvres, avec le sentiment d’avoir dîné avec une bonne copine :  on n’a pas très envie de se quitter ! Ça tombe bien : le second volet des aventures d’Agatha Raisin est déjà disponible, sous le titre français « Remède de cheval« …

Extrait : « Ne serait-ce pas merveilleux s’il s’avérait que Cummings-Browne avait bel et bien été assassiné ? Et si elle, Agatha Raisin, résolvait l’affaire ? Elle deviendrait célèbre dans tous les Cotswolds. Les gens viendraient à elle. Elle serait respectée. »

Pour en savoir plus : http://www.mcbeaton.com/us/news/  ;  http://www.agatharaisin.com/ 

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La gourmandise est un péché… mortel

LES YEUX PLUS GROS QUE LE VENTRE - JOE SOARES
Une belle tache noire dans l’univers rose bonbon des romans gourmands ! « Les yeux plus gros que le ventre », de Jô Soares, conjugue tous les ingrédients d’un excellent polar culinaire, avec en prime le charme des années 30 brésiliennes, et un humour grinçant parfaitement assumé par l’auteur.

Sale affaire à Rio de Janeiro. Le commissaire Noronha a déjà quatre cadavres sur les bras et pas l’ombre d’une piste : ces femmes n’ont aucun lien entre elles, ni aucun point commun, si ce n’est un important tour de taille et une mort atroce. A vous dégoûter à jamais des desserts à la banane et des tartelettes aux framboises. Et pour cause : c’est avec ces sucreries que le tueur attire ses proies, avant de les gaver comme des oies jusqu’à l’étouffement.

Le mode opératoire pourrait sembler ridicule s’il n’était pas d’une horreur sans nom. Quant au profil du tueur (qui n’a manifestement pas réglé ses comptes avec Oedipe), il est à première vue aussi prévisible qu’une bouteille de gros rouge qui tache sur une nappe blanche. Et, pourtant, Jô Soares parvient à surprendre son lecteur à chaque page. Son secret ? Des décalages permanents. A l’insupportable, l’auteur oppose un humour noir décapant, usant d’un style tout en finesse, très loin du politiquement correct. Une enquête qui mêle au tragique la Comedia Del Arte, à lire au 2ème, voire au 3ème degré !

coeur La plume théâtrale de l’auteur, et les savoureux contenus radiophoniques des années 30 !

Extrait : « Elle est grosse, belle, vorace, goumande, indécise et négligée. La grosse arrive à la praça de Marco, serrant à deux mains son gigantesque éclair au chocolat comme si c’était un immense phallus noir. Avant de planter ses dents dans cette sucrerie si ardemment convoitée, elle est brusquement intriguée par la présence d’un fourgon peint d’un blanc terne, stationné presque au coin de la rue. Ce qui attire l’attention de la grosse, ce sont les gâteaux exposés sur un grand présentoir sur le côté du véhicule et l’écriteau que tient un homme debout à côté de ce séduisant étal, annonçant : DÉGUSTATION GRATUITE ! GOÛTEZ LES SAVOUREUSES FRIANDISES DE LA PÂTISSERIE « DELICIAS DE RIO » ET AIDEZ-NOUS À CHOISIR ! AUCUNE EXPÉRIENCE NÉCESSAIRE. Elle engloutit son éclair d’une bouchée et s’avance vers cet Eldorado gastronomique, sans savoir qu’elle s’approche de sa dernière tentation. »

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Mignon comme un cupcake !

#Meet-me-at-the-cupcake-café-couverture

Si vous préparez un examen d’anglais, ou si vous projetez de partir en vacances dans un pays anglophone, je vous conseille d’emporter partout avec vous « Meet me at the cupcake café », de Jenny Colgan !

Voilà une bonne chick lit comme on les aime : girly et gourmande à souhait, avec des recettes sucrées au début de chaque chapitre.

L’histoire est aussi tendre qu’un glaçage à la cerise. D’ailleurs, la couverture annonce la couleur : rose ! Rose, comme la cuisine de l’héroïne, Issy. C’est là qu’elle passe ses plus beaux moments. En décorant ses cupcakes, elle oublie tous ses soucis : sa mère démissionnaire et son travail ennuyeux comme la pluie.  Sa passion pour la pâtisserie, elle la doit à son grand-père (en prime d’un sacré caractère)… Mais, de là à en faire son métier, c’est une autre histoire ! Et nous voilà au cœur (grenadine !) de l’intrigue : Osera-t-elle faire le grand saut, ouvrir son propre salon de thé (ou de café ! Olé, olé !), et rencontrer l’amour ? That is the question !

Plus d’infos : http://www.jennycolgan.com/ 

Vous avez aimé « Meet me at the cupcake café » ? Vous adorerez « La petite boulangerie du bout du monde », du même auteur ! Pour en savoir plus, cliquez ici

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Amour, piment et chocolat chaud

CHOCOLAT AMER - LAURA ESQUIVEL

Qu’elle est jolie, cette histoire d’amour sur fond de recettes mexicaines ! Elle rappelle à ceux qui l’auraient oublié que la bonne cuisine a quelque chose de magique : elle a le pouvoir de transmettre les sentiments. Et c’est peu de le dire dans le cas de la cuisine de Tita ! Que celle-ci prépare ses plats sous l’effet de la colère ou du désir, et c’est toute sa tablée qui en profite, éprouvant à la puissance 10 les battements de cœur de la jolie cuisinière. Quelques larmes tombées dans un plat suffisent à transformer une foule en liesse en convives mélancoliques. Et que dire de ces cailles aux pétales de roses – ces roses au parfum d’amour interdit – qui on jeté la soeur de Tita dans les bras d’un cavalier rebelle ? Avec « Chocolat amer », Laura Esquivel signe un roman aussi épicé que sensuel. Un voyage savoureux dans le temps et l’espace que l’on a envie de faire durer en testant toutes les recettes de la belle Tita !

Pour la petite histoire : Chocolat amer (de son titre original « Como agua para chocolate ») est le premier roman de Laura Esquivel. Le succès qu’il a rencontré dès sa parution en 1989 lui a valu une adaptation au cinéma en 1992 sous le titre français « Les épices de la passion ».

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L’interview / Polly Waterford, boulangère du bout du monde

A l’occasion de la sortie en France de « Une saison à la petite Boulangerie » (la très attendue suite de « La Petite Boulangerie du bout du Monde » de Jenny Colgan), nous avons rencontré l’héroïne de l’histoire, Polly Waterford. Et c’est bien sûr couverte de farine qu’elle nous a reçus dans sa jolie petite boutique !…

Quand rien ne va, pourquoi ne pas tout recommencer ? C’est le défi que s’est lancé Polly Waterford ! A la fermeture de son entreprise, elle décide de faire le grand saut et de tout quitter pour s’installer dans un petit village de Cornouailles. Peu à peu, sa véritable passion s’impose à elle : elle se met à confectionner des petits pains, inventant mille et une recettes pour son plaisir, et bientôt celui de tous les villageois. Rencontre avec Polly, la boulangère du bout du monde.

Polly, vous avez un bien drôle de petit compagnon, perché sur votre épaule !… 

Polly Waterford 1Oui, c’est Neil, mon macareux ! Figurez-vous qu’il adore mes petits pains à la cannelle ! Lorsque je l’ai recueilli, il n’était encore qu’un tout petit oiseau : il savait à peine voler. Mais, quelle peur il m’a faite ! Il faut dire qu’à l’époque, je n’étais pas encore habituée aux bruits de la mer, et cette maison craquait à tous les vents. Ce soir-là,  j’avais encore toutes les peines du monde à m’endormir. C’est alors que j’ai entendu un cri à vous faire dresser les cheveux sur la tête ! Ça venait du rez-de-chaussée. Une des vitres était cassée. Au début, j’ai cru à un voleur, ou pire. Vous savez, une femme seule dans un village, ça se repère vite. Et puis, je l’ai vu, tout petit, apeuré, osant à peine bouger. Son aile était cassé. Je l’ai soigné, et… on peut dire qu’il m’a adoptée !

Qu’est ce qui vous a amenée à Mount Polbearne ? 

Je voulais repartir à zéro. De toutes façons, je n’avais plus le choix : mon entreprise avait coulé – J’étais commerciale dans une agence de graphisme. Quant à celui que je considérais comme l’homme de ma vie… Disons qu’on avait besoin de s’éloigner l’un de l’autre. Le seul appartement que j’avais les moyens de louer était ici, sur cette île des Cornouailles. Les débuts ont été difficiles : je quittais Plymouth, ma vie de femme d’affaires, mes amis et le bel appartement que nous occupions, pour m’installer au premier étage d’une maison poussiéreuse et humide… et sans le moindre emploi à l’horizon.

Et pourtant, vous avez rebondi ! Comment êtes-vous devenue la boulangère de Mount Polbearne ? 

Oh, c’est une longue histoire ! (Rires) J’ai toujours aimé faire mon pain. D’ailleurs, quand mon entreprise a commencé à battre de l’aile, je me réfugiais dans ma cuisine. C’était comme si j’avais besoin de me prouver que je pouvais réussir quelque chose de mes mains. Quand je suis arrivée à Mount, il y avait bien une boulangerie. Mais, rien de ce que l’on y trouvait n’était bon. Alors, j’ai commencé à faire du pain pour moi-même. Et très vite, j’ai eu mes premières commandes. Sous le manteau, bien sûr. Car, si Gillian Manse, la boulangère (et ma propriétaire, de surcroît), l’apprenait, je pouvais dire adieu à mon appartement… C’est comme ça que je me suis fait mes premiers amis sur l’île et que, petit à petit, j’y ai pris ma place ! 

Regrettez-vous votre ancienne vie à Plymouth ?

Oh que non ! J’ai quitté les paillettes pour faire ma vie « dans le vrai » ! Alors, bien sûr, c’est difficile : je me lève très tôt, il fait froid, je porte des sacs de farine qui pèsent des tonnes, et je dois m’organiser en fonction des marées. Mais quel plaisir de voir lever le pain que l’on a préparé soi-même ! Et quelle satisfaction, quand je vois sourire mes premiers clients. Oui, je suis très fière de ma petite boulangerie du bout du monde !

Propos recueillis par Plume Vanille

la petite boulangerie du bout du mondeLa petite boulangerie du bout du monde, de Jenny Colgan (Titre original : The Little Beach Street Bakery)

  coeur Le cahier de recettes de Polly, annoté d’astuces gourmandes, à la fin du roman 

Une saison à la petite boulangerie

Une saison à la petite boulangerie, de Jenny Colgan (Titre original : Summer at Little Beach Street Bakery)

Plus d’infos : http://www.jennycolgan.com/ 

Vous avez aimé la série « La petite boulangerie », poursuivez votre lecture « Rose Jenny » avec « Meet me at the cupcake café ». Pour en savoir plus, cliquez ici !

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Savez-vous bien trousser une poule ?

FESTINS ET RIPAILLES

« Festins & Ripailles » est un de ces livres « opérette » qui, aux trois coups frappés, n’accepte d’ouvrir sa couverture qu’aux vrais amateurs de bonne chère et de belle écriture. L’on n’y entre que si, comme lui, l’on porte un masque XVIIIème ! Ce n’est qu’ainsi travestis que ceux qui savent vivre verront la magie opérer : ils pourront alors être conviés aux meilleurs tables, et savourer ce siècle aussi lumineux que gourmet… 

Voilà tout le pari de « Festins & Ripailles » : régaler ses lecteurs de bons mots, d’anecdotes croustillantes, de définitions oubliées et de pensées gourmandes. Un voyage gourmet dans le temps, servi par une reliure toute douce, joliment imitée, et des textes et gravures imprimés sur différents types de papiers.

Au fil des pages, l’on apprendra à choisir une bonne auberge, à différencier la soupe d’un potage, à servir une tête de veau, et à savourer un café, mais aussi à délacer un corset pour récupérer une huître malencontreusement égarée, et même (Honni soit qui mal y pense !)… à trousser une poule ! Tout cela sous les plumes de Casanova, de la Princesse Palatine, de Brillat-Savarin, et de Marivaux… Rien de mieux pour se laisser chatouiller les sens et aiguiser son appétit !
coeur Le choix des textes, tantôt sérieux, tantôt galants, délicieusement orchestrés. Avec « Festins & Ripailles », la littérature culinaire se savoure comme un plateau de fromages, avec juste le meilleur du meilleur !

 

Extrait :  » On voyait ces dames se servir négligemment de leurs fourchettes, à peine avaient-elles la force d’ouvrir la bouche ; elles jetaient des regards indifférents sur ce bon vivre : « Je n’ai point de goût aujourd’hui. – Ni moi non plus. – Je trouve tout fade. – Et moi tout trop salé. » (…) Mais je vis à la fin de quoi j’avais été dupe. C’était de ces airs de dégoût, que marquaient nos maîtresses et qui m’avaient caché la sourde activité de leurs dents (…). Comme il n’était pas décent que des dévotes fussent gourmandes (…) c’était par le moyen de ces apparences de dédain pour les viandes, c’était par l’indolence avec laquelle elles y touchaient, qu’elles se persuadaient être sobres en se conservant le plaisir de ne pas l’être » – Marivaux

 

Des souvenirs au goût d’orange amer


Les 5 quartiers de l'orange

Si ce roman était un parfum, ce serait celui des écorces d’oranges dans les armoires d’antan. Celui d’un jardin d’été aux senteurs mêlées d’herbes folles, de prunes trop mûres, et de pommes sèches. Mais aussi, l’odeur acre des rives de la Loire, qui cache en ses eaux des serpents, des brochets et des secrets d’enfants, comme autant de sorts à conjurer…

Avec « Les cinq quartiers de l’orange », Joanne Harris (que l’on connaît pour être l’auteure du célèbre « Chocolat ») signe un roman intimiste, où les secrets de famille croisent la Grande histoire, celle de la France sous l’occupation. De cette période, il reste à Framboise Simon ses souvenirs d’enfance, et le cahier de recettes que lui a légué sa mère, Mirabelle Dartigen. Un nom tristement célèbre dans la région. L’on dit qu’elle aurait livré onze villageois aux Allemands ; Framboise se souvient encore de l’éclat des balles contre les pierres de l’église. L’ont dit qu’elle aurait donné son corps à l’ennemi. L’ont dit… qu’elle était folle. Le cœur encore meurtri, Framboise trouvera quarante ans plus tard le courage de revenir dans son village natal, et la force de décoder les messages glissés entre les lignes des recettes de sa mère, pour enfin faire toute la lumière sur le drame et s’en libérer.

coeur Les recettes truffées de messages secrets, comme autant de lettres d’amour d’une mère à sa fille. On aime aussi la douceur de la plume de Joanne Harris, qui mêle les regards d’une jeune fille amoureuse et de l’enfant devenue grand-mère, sur la troublante réalité de l’occupation dans les villages de France.

Extrait : « Il y a toute sorte d’histoires bizarres dans l’album de Maman, des rencontres avec des gens morts depuis longtemps, des rêves devenus réalité, des impossibilités toutes simples, des jours de pluie devenus des journées ensoleillées, un chien de garde qui n’a jamais existé, des conversations qui n’ont jamais eu lieu (…). Quelquefois les faits sont doublement cachés et des phrases s’infiltrent en minuscules pattes de mouche entre les lignes d’une recette. Peut-être est-ce intentionnel, quelque chose que seules, elle et moi, puissions enfin partager. Un geste d’amour. »

Plus d’infos :  http://www.joanne-harris.co.uk/ 

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Histoires sans faim

#la-fractale-des-raviolis-couverture

Avez-vous déjà observé les contours d’un ravioli ? Une belle rangée de dents pointues. Maintenant, prenez une loupe, et observez encore. Voilà que les pointes elles-mêmes se hérissent. Examinez ces reliefs au microscope : un nouveau rang de canines s’étire en un sourire carnassier. Oh, il peut rire, ce Pierre Raufast ! Car quelle belle farce d’avoir coincé là (et pour longtemps !) entre mes propres dents, ses histoires, telles les restes d’un dîner trop arrosé. C’est marrant, au début. Enfin, c’est surtout gênant. Peu ragoûtant. Et finalement déconcertant. Reste que cette « fractale des raviolis » a un petit goût de « reviens-y ». Peut-être celui du poison, dissimulé dans un innocent sachet d’herbes de Provence, qu’une épouse trahie souhaite faire avaler à son mari. A moins que ce ne soit la saveur douce-amère de stratégies criminelles : des plans aussi fous qu’esthètes, qui traversent les époques pour s’emmêler comme des spaghettis et s’enrouler autour d’un final en technicolor. Oui, il faut être complètement tordu pour oser imaginer un livre pareil ! Et encore plus pour trouver du plaisir à sa lecture… J’ai adoré !

coeur La première phrase : « Je suis désolée, ma chérie, je l’ai sautée par inadvertance. » Et on raffole de la suite !

warning Estomacs sensibles, et neurones insensibles à la folie s’abstenir !

Plus d’infos : https://raufast.wordpress.com/

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